LES 100 ANS DE LA POLICE JUDICIAIRE: ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ

Publié le par lou-de-louise

Dans son Opus cinématographique sorti en salles en 1979 intitulé: " Mama cumple cien anos", le réalisateur espagnol Carlos Saura mettait en scène l'anniversaire d'une vieille dame centenaire ( Rafaela Aparicio ) et la découverte par sa petite fille Ana ( Géraldine Chaplin, une des filles de Charlot) des autres membres de sa famille quelque peu conflictuelle, éparpillée ici et là , dont le rassemblement pour la circonstance sera une véritable catharsis .

Ce 12 novembre c'était aussi l'anniversaire d'une autre vieille dame: celui de la Police judiciaire de Paris , rebaptisée populairement PJ , résidente célèbre du mythique 36 Quai des orfèvres qui fêtait , elle aussi, ses 100 ans. Mais les conditions étaient quelques peu différentes si l'on en juge le grand rassemblement composé de tout ce que le microcosme compte en matière "d'anciens" grands patrons dont le commissaire Ottavioli et "de "modernes " sans en raviver les querelles , tels Christian Flaesch, l'actuel patron de la PJ depuis 2007, hôte de la manifestation et son état major au complet , les directeurs des services centraux dont le très discret Philippe Caron de l'IGPN, l'ex directeur de la DCRI Bernard Squarcini mais aussi ceux des services régionaux et des services administratifs qui ne ménageaient pas leurs effusions lors de leurs chaleureuses retrouvailles , faisant désormais un pied de nez aux "guerres des polices"du temps jadis pour afficher une image soudée par l'affectif et le respect dans le travail désormais effectué en concertation et coopération; un lien et des mains tendues auxquels n'est pas étranger selon ses dires le directeur central de la Police judiciaire Christian Lothion qui déposera son arme à la fin de l'année.

Cent ans d' enquêtes, d'investigations , de filatures et interrogatoires de jour comme de nuit mais aussi de procédures , d'interpellations et d'actions commando dans lesquelles ces gardes fou de l'institution , travailleurs infatigables de l'ombre et cultivant le secret , sont passés désormais avec la médiatisation , à la lumière tels les Robert Broussard, grand pourfendeur de Mesrine et créateur du RAID, Ange Mancini, son premier Commandant, Alain Lambert qui a arrêté le berger de Cargèse, Yvan Colonna, ancien "démineur" des réseaux de délinquance de la Seine Saint-Denis mais aussi Amaury De Hauteclocque le tombeur de Mehra ou encore la préfète Martine Monteil , première femme commissaire a avoir dirigé et occupé les plus hautes fonctions au sein de la grande maison.

Cent ans : 1813/ 2013 offert au public , revus et corrigés à travers un gros travail d'archives mises en images et exposées au Champ de Mars sur 2000 mètres carrés sous le parrainage de Jean Paul Belmondo qui n'aurait laissé sa place pour rien au monde et en partenariat avec la Préfecture représenté par le préfet Boucaud et le Civipol . Inaugurée par leur grand patron actuel le Ministre de l'intérieur Manuel VALLS, ce dernier confirmait dans son discours-hommage la pérennité de ce grand "vaisseau " par le rappel à la mémoire des anciens et des modernes qui l'ont servi et la servent toujours , à son énergie déployée au fil des ans sans omettre ses valeurs républicaines et sa modernité".

Ainsi au moment où SAS, feu Gérard de Villiers vient de casser sa pipe, tous ceux qui ont endossé en leur temps le pardessus des fins limiers du 36 comme Louis Jouvet dans " 36 Quai des Orfèvres", Raymond Soupleix dans " Les Cinq dernières minutes" mais aussi pour la période contemporaine Véronique Genest dans" Julie Lescot", Olivier Marchal dans" 36 " ou encore Jean Dujardin dans " Contre Enquête" de Franck Mancuso, s'affichent sur un des murs de l'exposition dans une immense fresque crée en hommage à la PJ.

Et ce n'est pas non plus l'abondante littérature offerte au public et écrite par quelques commissaires "reconvertis" en auteurs comme claude Cancès ou encore Bernard Pasqualini témoignant désormais de leur passage dans cette "Maison" qui viendront dire le contraire.

ARRÊT SUR IMAGES ...IL ÉTAIT UNE FOIS...

§ L' ÉVOLUTION DE LA PJ à travers la résolution des AFFAIRES

Face à une insécurité récurrente provoquée par des bandits de grands chemins comme la bande des "Apaches" parisiens ou encore des malfrats provinciaux de la " Caravane à Pépère" menée par leur chef Capello terrorisant la France des années 1900, les policiers et gendarmes de l'époque sont bientôt totalement dépassés. Aussi Georges Clémenceau, Président du Conseil de la III ème République, Ministre de l'intérieur et surnommé le Tigre, crée par décret du 4 mars 1907 deux textes réglementaires posant les fondamentaux de la Police judiciaire d'aujourd'hui inhérents à la création d'un contrôleur général des services de recherches judiciaires sous le commandement du commissaire Jules Sébille . Puis par décret du 30 décembre 1907 sur les conseils de son chef de la sûreté parisienne Célestin Hennion , douze brigades régionales mobiles les fameuses "brigades du Tigre" chargées de seconder l'autorité judiciaire en s'opposant et éradiquant les crimes et délits voient le jour avec à la tête de chacune un commissaire. Par décret du 31 août 1911 elles seront bientôt portées à quinze et bénéficieront de moyens et d'équipements "modernes" comme les premières limousines De Dion Bouton puis des Panhard-Levasseur. Les résultats ne se feront pas attendre portant alors à 2 695 les arrestations en tout genre.

Le décret du 1er août 1913 et l'arrêté préfectoral du 3 août 1913 créeront ensuite la Direction de police judiciaire de Paris, héritière de la " sûreté générale" dirigée par un ex bagnard reconverti François Vidocq ( voir mon article "sur le 36: des orfèvres en la matière") sous le Ministère du préfet de police Louis Lépine.

La PJ a vécu au rythme des grandes affaires qui ont parfois ébranlé la République tel l'assassinat du Président Doumer par le russe Gorguloff ou encore celui de Jean-Jaurès par Raoul Villain corroboré par la prise de position de Zola dans l'Aurore avec son célèbre "j'accuse".

C'est ainsi que sous l'occupation celle-ci va s'orienter et se spécialiser dans la lutte contre l'espionnage allemand avec notamment l'interpellation de Mata-Hari puis s'illustrera avec les arrestations des premiers "serial killers" de l'époque Hervé Désiré Landru ( 11 victimes à son actif et du docteur Petiot : 27 victimes). En 1924 les brigades régionales comptent quelques 85 commissaires et 290 inspecteurs . Dans la foulée elle s'ouvrira à l'International avec la création de "l' organisation internationale de police criminelle", Interpol par Albert 1er de Monaco qui invita à cette occasion lors d'une réunion mémorable de nombreux chefs d'états et responsables européens.

Mais la Police judiciaire connaîtra une avancée considérable , une véritable mutation moderniste qui révolutionnera le monde des empreintes digitales à travers la création de l'anthropométrie par Alphonse Bertillon. Entré à la Préfecture comme simple commis aux écritures , ce dernier donnera ses lettres de noblesse en matière technique et scientifique à la police judiciaire en résolvant l'Affaire Scheffer à partir des empreintes digitales.

Un état de fait considérable qui permet une résolution d'affaires importantes à cette époque par la création de la brigade Criminelle en 1912 qui ne fera que grandir au travers des nombreuses affaires dont elle aura la charge comme celles de :

_ la Bande à Bonnot : du nom de Jule Bonnot cet anarchiste lyonnais ( 14/10/1876 au 28/04/1912) qui mène sa Bande en voiture De Dion Bouton pour aller assassiner les gens mais aussi braquer les banques comme celle de la Société Générale ( aucun rapport entre l'ex PDG Daniel Bouton protagoniste de la même banque dans les affaires du Sentier et Kerviel cent ans après , ni avec la marque de la voiture) le 14 décembre 1912 ...mais a mené la police un temps en bateau car cette dernière utilisait le cheval et roulait à vélo.

Il faudra alors attendre l'occupation et la période de la Libération pour que la police connaisse une importante réforme législative et bénéficie de moyens au vu d'une délinquance exacerbée, avec le décret du 13 mai 1941 portant sur la création de la Direction générale de la Police qui voit le regroupement des brigades régionales mobiles et les sûretés et qui prendront le nom de SRPJ devenant les services régionaux de police judiciaire et étendant désormais leurs compétences aux domaines économiques et à la surveillance du territoire. Un temps supprimés, ces derniers ressurgiront à travers l'hexagone , portant leur nombre à 17 par un nouveau décret le 13 janvier 1947 et incluront dans chacun un Groupe de Répression du Banditisme: GRB

Dès lors toujours sur la brèche la PJ testera sa modernisation et mettra à profit ses compétences à travers l'appréhension du :

_du Gang des Tractions Avant: cette bande de malfrats du secteur de Pigalle circulant en Citroën C 15 qui sévira de 1916 à 1946 sur tout le territoire et dont le chef Pierre Loutrel surnommé "Pierrot le Fou"s'entourera dans ses exactions et méfaits d'une véritable milice : "la Carlingue" allant ratisser jusque chez des policiers véreux et des résistants voyous répondant aux noms de René La Canne, Abel Danos, Émile Buisson ou encore de Georges Boucheseiche ou Jo Attia que l'on retrouvera d'ailleurs dans l'affaire Ben Barka ou encore Pierre Marcantoni , homme du milieu impliqué dans l'affaire Markovic.

_ Le vol des bijoux de la Bégum au Cannet le 3 août 1949 : Le physique attractif d'Yvette Labrousse , fille d'un conducteur de tramway et d'une couturière séduira non seulement le jury Miss France de 1933 mais encore l'Aga Khan III qui l'épousera en 1944 et la comblera de bijoux dont quelques 6 millions lui furent volés en 2 minutes par le truand Paul Leca.

_ L'enlèvement du petit Éric Peugeot le 12 avril 1960. L'arrière petit fils du fondateur de la célèbre marque et fils de Roland et Colette ( 36ème fortune de France en 2012 estimée à 1.355 ME) , 4 ans et demi est enlevé sur l'aire de jeux du Golf de St Cloud avec une demande de rançon et menaces de mort à l'appui . La famille se prête au chantage, versant 5O millions de francs de rançon à leurs auteurs Pierre Marie Larcher et René Roland . L'enfant séquestré dans l'Oise à Grisy-Les -Pâturages sera libéré 48 h après le rapt . Mais il faudra attendre 11 mois d'enquête rondement menée pour les voir arrêtés et traduits en justice.

§ Entre temps la Police Judiciaire effectue toujours sa mue et divers services sont alors créés. Celui de la brigade en charge des stupéfiants par décrets des 21 novembre 1933 et du 3 août 1953, puis de celle de la répression de la Traite des êtres humains le 31 octobre 1958 . Le 9 juillet 1966 en réaction à l'Affaire Ben Barka et l'attentat du Petit Clamart dont il failli faire les frais le 22 août 1962 par l'OAS , le Général De Gaulle demande la création d'une Direction Centrale de la Police judiciaire qui gérera les 18 SRPJ dont le rattachement de celui d'Ajaccio . Puis en 1960, sur proposition du commissaire Le Mouël, une section de recherche et d'intervention est crée le 22 septembre 1964. Sa mission sera d'enquêter en amont sur les braqueurs présumés afin de les interpeller au moment des faits et non une fois les faits commis. La BRB ou brigade de répression du banditisme est née mais il faudra attendre le décret du 11 octobre 1973 . Forte de ses succès qui ne se font pas attendre, cette section devient en 1966 la Brigade de Recherche et d'intervention: la BRI qui sera connue sous l'appellation d'anti gang . Mais la BRI est une unité très en pointe dans les interventions les plus délicates comme en 1972 la prise d'otages israéliens par des palestiniens aux JO de Munich. Depuis elle en a fait sa spécialité . Elle intègre alors une brigade anti commando dont elle assure le commandement et les missions d'état major. Elle est assistée alors de la DOPC , ( direction de l'ordre public et de circulation) de la cellule d'assistance technique de la PJ et d'une brigade cynophile. En outre en 1975 la Mondaine sera aussi crée et aura en charge l'arrestation de Madame Claude; suivie de celle de la répression des oeuvres et objets d'art le 2 juin 1975 modifiée par décret du 25 mars 1997 , celles contre le trafic d'armes, munitions , produits explosifs , nucléaires et chimiques par celui du 13 décembre 1982.

C'est alors dans un contexte de psychose européenne relayée par les enlèvements des capitaines d'industrie allemand: Hans Martin Schleyer et du politique Aldo Moro par le mouvement anarchiste des Brigades rouges que du versant français...

§_ les enlèvements du Baron Empain et celui du "patron des patrons": Michel Maury Laribière déchaînent les passions:

Le 23 janvier 1978 , le Baron Edouard Jean Empain , à la tête du groupe de sidérurgie: Schneider/ Creusot-Loire qui compte à cette époque quelques 300 sociétés et 150. 000 personnes est enlevé à la sortie de son domicile , sis 33 Avenue Foch dans le très chic XVIème de la capitale contre une demande de rançon de 22 millions de francs . Pour la première fois la revendication du rapt le 24/01/1978 par les ravisseurs se fait par le canal médiatique de la radio RTL. L'enquête sera confiée au commissaire de la Crim Pierre Ottavioli aidé par l'antigang car dès le premier jour de l'enlèvement la famille du baron reçoit une phalange de son doigt coupée au massicot . C'est alors que l'Élysée en la personne du Président Valéry Giscard d'Estaing proche du Baron Empain s'en mêle. Une cellule de crise sera alors constituée sous la houlette de Bernard Bonnet, ministre de l'intérieur de l'époque et d'Alain Peyrefitte, Garde des Sceaux. Après de nombreuses tractations et rendez-vous plus ou moins manqués afin de brouiller les pistes , l'arrestation des ravisseurs se fait le 24 mars 1978 dans une fusillade où un des malfrats Daniel Duchâteau, connu des services de police pour ses implications dans de nombreux braquages de banque sera tué. Les sept autres dont six hommes : les frères Caillol, un proxénète de Marseille , Georges Bertoncini " dit le Marseillais"et son beau frère Marc le Gayan, Bernard Guillon mais aussi deux femmes seront arrêtés.

Le Baron Empain sera libéré le 26 mars 1978 après quelques soixante trois jours de détention passés avec une cagoule sur la tête, enchaîné et migrant d'une masure sans confort à la carrière de Méry/sur/ Oise dans des conditions épouvantables. Les ravisseurs qui lors d'un interrogatoire avaient dit "que leur choix avaient oscillé entre le rapt de Marcel Dassault, le Baron de Rothchild ou encore Liliane Bettancourt seront tous arrêtés , incarcérés et traduits en justice.

§ _ l'Enlèvement de Michel Maury-Laribière:

Parti au volant de sa CX comme chaque matin pour se rendre à son usine spécialisée en briques et tuiles TBC de Roumazières sur la commune de Saint Maurier- des-Lions entre Confolens et Manot en Charente, le très estimé Michel Maury Laribière 41 ans et père de six enfants est enlevé le 28 juin 1986 . A la tête de 4OO employés qui proposeront même de se cotiser pour payer la rançon de leur patron de trois millions de francs demandés (autre temps, autres moeurs), l'industriel est aussi le Vice Président du Conseil National du Patronat Français ( CNPF), l'ancêtre du MEDEF (dont le président est François Périgot) regroupant à cette époque quelques 20 000 entrepreneurs. Cet enlèvement confié au SRPJ de Bordeaux monopolisera toutefois sur le terrain 6OO policiers, CRS et gendarmes dont Narcisse Martin et des commissaires comme Claude Bardon, Honoré Gévaudan, Lucien Aimé Blanc ou encore Pélégrini et Robert Broussard. L'industriel sera libéré après douze jours de détention grâce à une osmose de tous les instants entre la famille qui fera intervenir un de ses fils Jean Luc et la police . Quant aux ravisseurs Jacques Hyver, petit délinquant de faible envergure et sa compagne Danielle Werner , après maintes cavales de la prison de Saint Maur prendra 20 ans et sa compagne 7.

§ Les années 80

La police judiciaire s'attèle au démantèlement des "French et Chinese connection " en luttant contre le trafic d'héroïne et en faisant tomber les laboratoires clandestins qui commençaient à fleurir notamment du côté de Marseille en créant la brigade des stupéfiants ou BS en 1989. Puis le 8 mars 1985 l'organigramme de la DCPJ est modifié et s'ajouteront à la direction des affaires criminelles et de la sous direction des affaires financières une sous direction de la police technique et scientifique ( SDPTS) regroupant les laboratoires de la police technique et scientifique de Paris, Lille, Lyon , Bordeaux et Toulouse ainsi que les services de l'Identité judiciaire et ceux de la criminelle. Puis le 2 avril 1985 les SRPJ verront leur nombre portés à 19 en incluant ceux des Antilles-Guyane.

C'est aussi en 1985 que Robert Broussard et Ange Mancini créeront le RAID ( logo: Recherche/Assistance/ /Intervention/Dissuation) une unité d'élite dépendant directement du DGPN via le Ministre de l'intérieur, casernée à Bièvre dans l'Essonne dont la dureté des entraînements permettent une gestion de crise maximale connue lors de la prise d'otage des enfants à Neuilly sur Seine par "Human Bomb", Yvan Colonna, l'ETA ou encore Merah à Toulouse et dont les commandants répondront aux noms de Mancini, Lambert, Fiamenghi, De Hauteclocque et le dernier en date Jean Michel Fauvergue. Doté d'un budget pour l'année 2012 de 2, 17 millions d'Euros cette unité de 168 fonctionnaires de police dispose d'armes et d'instruments de dissuasion les plus sophistiqués pour mener à bien leurs missions.

§ Les années 90

Dans l'optique de lutter avec efficacité contre toute sorte de délinquance et de criminalité qui évoluent aussi de leur coté de nouveaux services sont crées. Il s'agit par décret du 9 mai 1990 de l'OCRGDF en charge de la lutte contre le blanchiment d'argent , des brigades régionales d'enquêtes et de coordination: les BREC qui essaiment dans toutes les métropoles régionales de l'hexagone. De plus la France est en charge de la gestion du SIRENE en coordination avec l'unité Europol suivant la convention de 1993 relative à l'espace Schengen( Art 40) . De nombreux magistrats, policiers de la PAF mais aussi des gendarmes et civils spécialisés viennent apporter leurs compétences et coopération à cet effet.

§§ La Direction de la Police Judiciaire ( DCPJ) à l'époque contemporaine

Par décret du 9 mai 1995, elle est formée de quatre directions :

_ Les affaires économiques et financières

A côté de la Brigade financière ou BF qui est la doyenne et la plus connue des sept brigades financières de la sous direction des affaires économiques et financières elles siègent toutes sur les hauteurs du Château des Rentiers. Leur travail: le blanchiment d'argent sous toutes ses formes mais aussi la chasse aux abus de biens sociaux, aux délits d'initiés, aux manipulations comptables en tout genre relevant parfois des capitaines d'industries du CAC 40. On trouve désormais la Brigade de répression de la délinquance économique BRDE , la brigade de recherches et d'investigations financières: BRIF en charge de toutes les affaires à caractère de délinquance financière; la brigade de la délinquance astucieuse ( BRDA:crée en 2008 et spécialisée dans l'arnaque aux fraudes sociales,CPAM, CAF : en 2012 elle a effectué 32 opérations d'enquêtes et contrôles pour un préjudice de 7 millions d'Euros ) , la brigade des fraudes aux moyens de paiement (BFMP), la brigade d'enquêtes sur les fraudes aux technologies de l'information : BEFTI (du SEFTI en 1994 , devenu BEFTI en 2000 soit 29 collaborateurs dont 13 qualifiés de "cybercriminologues" et répartis en trois groupes d'enquêtes qui travaillent sur toutes les méthodes d'infiltration des données informatiques) et la brigade de répression de la délinquance contre la personne: BRDP.

_ les affaires criminelles: c'est l'affaire de la Crim qui n'a cessé d'évoluer depuis 1912 et ses browning semi automatiques. Aujourd'hui elle se compose de trois sections de droit commun réparties en neuf groupes et d'une section anti terroriste composée de quatre groupes très hiérarchisés portant le nom de son chef . Lors d'une affaire tout le groupe est à la disposition du chef et travaille en symbiose. La crim travaille exclusivement sur saisine du magistrat instructeur et est pratiquement en charge des homicides. Sa devise: " qui s'y frotte, s'y pique". Son taux d'élucidation des affaires est de l'ordre de 80%. A son actif, les arrestations du Groupe d'Action Directe, des attentats des RER de Port Royal et de St Michel mais aussi de Guy Georges.

_ la police technique et scientifique: Si Alphonse Bertillon a été le" révélateur" de cette technique , depuis ce secteur de la police a fait des avancées considérables. Il correspond à un service de techniciens très structuré avec un photographe, un dessinateur, un dactylotechnicien et de nombreux autres agents spécialisés dans la recherches de preuves aux moyens de produits industriels de pointe comme les lampes" crimélite" et " bluestar" permettant comme lors de la tuerie de la famille Flactif au Grand Bornan en Savoie de constater à partir du " luminol" des résidus de sang dans la maison et qui avait emmené à l'arrestation du meilleur ami de la famille assassinée. l'Unité scientifique comprend aussi des sections photos et plans avec utilisation du numérique sur les scènes de crime, les sections des "traces technologiques" analysant les images video, les empreintes digitales désormais, en fluo, la section dactyloscopie enregistrant les fiches de signalisation d'individus par le biais du FAED ( fichier automatisé des empreintes digitales ), la section dactylotechnie qui s'occupe des examens physico chimiques ( cyanoacrylate ) permettant de révéler les traces papillaires sur des objets placées sous scellés et leur exploitation par le biais de comparaison avec le FAED.

l'Identité Judiciaire : IJ possède aussi un groupe d'identification de victimes de catastrophes ( IVC) et un groupe de constatations en milieu toxique ( contox).

_ les liaisons extérieures:

Par arrêté du 13 mai 2005 l'organisation de la DCPJ a une nouvelle fois été modifiée; la sous direction des liaisons extérieures : SDLE ( comprenant notamment la division des relations internationales DRI ) a été remplacée par la division des ressources et des études.

( SDRE) . De plus les services centraux se prolongent dans la création de sous directions de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière : SDLCODF (regroupant la SDAC ( sous direction affaires criminelles )et le SDAEF( sous direction des affaires économiques et financières). De plus la DNAT( direction antiterroriste) devient la SDAT( sous direction anti terroriste).

§ LA DCPJ en 2012/2013

Son ressort se fonde sur quatre départements: 75/92/93/94, soit un quadrillage de 761 m2 pour une gestion de la délinquance mais aussi de la protection de 6.630 370 habitants dont 2 234 105 pour Paris intra muros.

La DCPJ relève aussi du ressort des cours d'Appel de Paris et de Versailles . Implantée sur 18 sites elle est structurée en 28 services.

Ses nombreuses missions : une lutte de la délinquance et des organisations criminelles , le banditisme spécialisé mais aussi les délinquants en " cols blancs" , auteurs de délits économiques et financiers. Elle contrôle aussi les établissements nocturnes.

Selon les chiffres de la préfecture de police, elle est dotée d'un budget de 7 031 636 Euros , emploie quelques 2 229 fonctionnaires répartis aujourd'hui en 65 commissaires , 635 habilités à des postes de commandement, 1 215 relevant de postes d'encadrement, 183 agents administratifs , 80 scientifiques et 36 adjoints de sécurité.

Le nombre de crimes et délits traités par la DCPJ pour l'année 2012 s'élève à 12 405 contre 12 404 en 2011.

Le taux d'élucidation des affaires est de l'ordre de 71% contre 69, 8% en 2011 soit 8 812 faits élucidés dont 8 471 personnes ont été mises en cause , 5 516 personnes placées en garde à vue et 3 060 déférées en justice.

_ Les objectifs de la DCPJ pour 2013.

2013 verra pour la Grande maison, la lutte contre le trafic des stupéfiants de plus en plus importants, celle contre les violences faites aux personnes mais aussi la lutte contre les fraudes sociales au vu d'une Europe à 28 .

A l'heure où en matière de Défense la " Grande muette" est devenue de plus en plus loquace, la Direction centrale de la Police Judiciaire qui a désormais troqué en matière de communication sa robe de Deb's avançait dans ses petits souliers à pas feutrés , adoptant désormais un langage plus ouvert au public quoiqu' encore un peu "protocolé" le temps d'une exposition; mais pour une démarche à long terme porteuse dans l'art et la manière .

LOUISE DE LOU

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67 ÉDITION DE LA REMISE DU PRIX DU 36 QUAI DES ORFÈVRES

Dans le contexte de la célébration des 100 ans de la Police Judiciaire, cette cérémonie a eu lieu aussi sous le Chapiteau du Champ de Mars et contrairement aux autres années où le prix était décerné tous les 22 novembre, cette année le prix a été attribué le 12 novembre. Le comité composé comme à son accoutumée du directeur de la DCPJ: Christian Flaesch et d'un jury de policiers, journalistes et de la directrice de la Maison éditrice Fayard avaient choisi comme parrain le très oscarisé et on ne peu plus primé "mais pas déprimé" comme il devait le confirmer à un confrère, Jean Dujardin . Le prix a été décerné à un policier de la Crim: Hervé Jourdain appartenant au groupe de droit commun au sein de cette unité, ce dernier qui écrit depuis sept ans n'a mis que deux mois pour rédiger son opus intitulé: " Le sang de la trahison" à raison d'un chapitre par jour. Un livre dédié à sa femme et à son collègue P. Meyer.

Pour Hervé Jourdain cet ouvrage correspond à la concentration et à tous les efforts faits dans l'optique de l'obtention du prix qu'il " voulait à tout prix, car j'en étais obsédé et malade car je vis flic, je mange flic et respire flic". Pour moi c'est enfin une belle récompense"dixit le récipiendaire tout émoustillé par la récompense.

LOUISE DE LOU

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C
Bonjour,<br /> Je souhaite juste vous indiquer que vous faites une confusion dans votre évocation du gang des tractions avant. Pierre Marcantoni, que vous citez, est un ancien haut magistrat qui ne doit pas être confondu avec François Marcantoni, ex voyou.<br /> Bien cordialement,
Répondre
C
Merci Charli de votre rectificatif....je ne voudrais pas me mettre la haute magistrature à dos ( ah!ah!). Je vais essayer de rectifier le tir si la technique du WEB me le permet.<br /> <br /> Louise De LOU