ATTENTATS TERRORISTES À PARIS : 17 MORTS ET MARIANNE SOUS PERFUSION

Publié le par LOUISE DE LOU

Depuis 2012, date des attentats terroristes perpétrés par un délinquant déviant et perdu du Djihad , Mohamed Merah, les 11 , 15 et 19 mars faisant 7 morts à Toulouse et Montauban dont trois militaires , en blessant un autre gravement, puis quelques jours plus tard le 19 mars à l'école juive de Toulouse assassinant et exécutant une nouvelle fois 3 enfants et un enseignant , on croyait la France jouir de quelque répit bien mérité. Mais le terrorisme , ce fléau mondial sournois, lâche , déviant et bêtement vengeur pratiqué et revendiqué au nom d'un extrèmisme radical et rigoriste voulant imposer la loi archaïque "des Fous d'Allah" au mépris de la Liberté, n'est pas la panacée du repos. En effet Il aura fallu trois jours de guérilla avec prise d'otages à Paris décimant 17 personnes et faisant 11 blessés dont Philippe Lançon de Libération, pour que la France tout juste sorti des fêtes moroses de fin d'années dues à un contexte économique en berne, renoue avec les heures les plus sombres de ces trente dernières années , faisant relever par le fait même son plan Vigipirate du stade " vigilance "au niveau "d'alerte attentat" en Ile de France.

En effet il est 11h 30 environ ce mercredi 7 janvier lorsque deux individus au profil de commando lourdement armé de kalachnikovs , pistolets, lance roquette et cagoulés font irruption dans le hall du journal satirique Charlie Hebdo, anciennement Hara Kiri tuant dans un premier temps un agent de maintenance . Puis alors qu' au deuxième étage la conférence de rédaction hebdomadaire bat son plein , ouvrent le feu en vrai professionnels des armes à feu aux cris de " Allah Akbar, " nous avons vengé le Prophète Mahomet " étrillant 11 personnes dont on dénombrera quelques instants plus tard parmi les victimes , la colonne vertébrale de la rédaction et du dessin , les têtes pensantes de l'Humour comme Cabu, Tignous, Georges Wolinski, Charb ( directeur de la rédaction) Honoré ou encore Bernard Maris , chroniqueur à France Inter . Mais encore, Michel Renaud, fondateur du Rendez-vous du carnet de voyage de Clermont-Ferrand et Franck , le policier affecté par le service de la protection (SDLP) à la protection de Charb. C'est en sortant de l'immeuble que les terroristes croiseront de nombreuses patrouilles de police alertées par la tuerie sauvage et sanglante. Puis regagnant une Citroën C3 noire volée et immatriculée dans les Bouches-Du-Rhône aux cris une nouvelle fois de " Allah Akbar", " On a tué Charlie Hebdo" entreprendront un véritable " rodéo " sur le Boulevard Richard Lenoir, , Place du Colonel Fabien et Rue de Meaux avec les forces de l'ordre. En effet ils vont se trouver dans un premier temps nez à nez avec une patrouille de police de la BAC ( Brigade anti criminalité), croiseront au cours de leur fuite une nouvelle patrouille , percuteront quelques voitures en stationnement, canarderont quelques pare brise sur leur passage, puis croiseront une troisième patrouille à vélo Boulevard Richard Lenoir. Là s'arrêtant à la hauteur d'un policier , Ahmed, les terroristes descendront une nouvelle fois de leur véhicule et abattront de sang froid ce dernier qui appartenait à la brigade VTT du Commissariat du XI ème arrondissement et qui sera achevé une balle en pleine tête par l'un des deux terroristes dont on va alors perdre la trace dans la nature.

ALERTE MAXIMALE

Branle-bas de combat dans le pays. Aussitôt l' Appel à la " mobilisation générale Police/Justice/Défense et à la responsabilité de chacun " est lancé; un PC de crise est installé place Beauvau au Ministère de l' Intérieur géré par le résidant des lieux Bernard Cazeneuve . Le Président Hollande s'y rendra à pied de l'Élysée et tiendra un grand " briefing" à l'égard des préfets , les exhortant à " l'unité nationale face à l'existence de menaces bien réelles qui couvaient depuis un certain temps et auxquelles l'État qu'ils sont et représentent doit répondre " . Ce qui sera fait par un déploiement de quelques 100 000 hommes composé non seulement de forces policières tels le RAID,le GIGN et la BRI travaillant pour une fois de concert et main dans la main mais aussi la DGSE, DGSI , Parquets ainsi que quelques Commandos des Forces Spéciales militaires déployées par le Ministre de la Défense Le Drian. Et ce dans " l'optique de la sécurisation et la protection maximale du Citoyen " demandé par le chef de l'Exécutif.

Mais à l'heure où le président Hollande rencontrait aux fins de directives internes et stratégiques les principaux présidents des divers partis politiques, de François Bayrou en passant par Nicolas Sarkosy, Nicolas Dupond-Aignant, Marine Le Pen ainsi que les représentants des divers courants de tendances religieuses , ce jeudi 8 janvier, une jeune policière municipale était tuée dans une fusillade par les tirs d'un individu porteur d'un gilet pare balles, d'une arme de poing et un fusil mitrailleur qui faisait aussi un blessé, un agent de la voirie à Montrouge. Dans l'attente d'un rapprochement et de liens des deux affaires ou pas , les divers tests et empreintes génétiques effectués aussitôt la veille sur les scènes de crime par la police scientifique permettaient d'identifier notamment aussi un chargeur de kalachnikov, des cocktails molotovs et surtout une carte d'identité laissée peut-être volontairement par l'un des deux combattants désormais identifiés comme Djihadistes , Chérif Kouachi, 32 ans et son frère Saïd , 34 ans . Lesquels étaient repérés dans leur traque par le pompiste de la station service du Relais du Moulin sur la RN 2 près de Villers-Cotterêts dans l'Aisne, soit à 80 km de Paris où ils étaient venu faire le plein de la Clio grise volée dans leur fuite à une jeune femme et à bord de laquelle ils devaient "voyager" désormais incognito. En parallèle des perquisitions étaient menées chez les proches des deux assassins et un périmètre de sécurité étendu jusqu'en Picardie était déployé et investi par toutes les Forces confondues. Après un travail de fourmi concernant le recueil d'informations et leur recoupement par tous les services et les Forces en présence, les deux tueurs étaient enfin "logés" dans une petite localité de 8 500 habitants de Seine et Marne, Dammartin-en-Goële, située à une quarantaine de kms de Paris et s'étaient retranchés après une première fusillade dans la petite imprimerie CTD ( Création Tendance Découverte) abritée dans la zone industrielle transformée bientôt en véritable camps retranché d'où l'on devait exfiltrer pas moins de mille élèves. Le compte à rebours commençait. Les Forces de l'ordre commençaient à établir un lien et le GIGN dont on se souvient de la progression exemplaire lors de la prise d'otage de Marignane en 1994 conduisait une nouvelle fois l'opération.

Mais c'est alors que se produisait l'impensable. Une nouvelle gestion de crise se faisait jour à 13 heures à Paris, porte de Vincennes. Un jeune africain, d'origine malienne Amedy Coulibaly était entrain de semer la panique en faisant irruption dans une épicerie Cacher armé d'un fusil-mitrailleur, d'explosifs et d'une kalachnikov. Le cauchemar. Aussitôt certains policiers et militaires se désolidarisaient de l'attaque de Dammartin-En- Goële et se dirigeaient vers la Porte de Vincennes. D'emblée dix personnes faisant leurs courses étaient prises en otage et quatre autres étaient abattues dès l'entrée fracassante de Coulibaly que l'on commençait à soupçonner d'être le troisième homme et d'avoir tué la jeune policière de Montrouge. Après la confirmation d'être bien le troisième homme recherché des sanglantes équipées de ces trois jours , les Forces gérant de main de maître la situation ouvraient une première brèche dans le dispositif de la Porte de Vincennes qui permettra la libération rapide des otages de l'épicerie Cacher puis le Raid cette fois abattra Coulibaly dans la foulée au même moment , à 5 minutes prêt et à 40 kms de distance d'où se déroulait dans un concert de détonation et de balles l'extraction de l'imprimerie par les Forces des frères Kouachi . L' assaut final était terminé et effectué rapidement et sans bavures, les Forces pouvant alors récupérer un salarié qui s'était retrouvé "coincé" dans la petite imprimerie sans que les frères Kouachi ne le détectent et qui avaient pu tout au long de l'opération fournir des éléments précieux , renforçant de ce fait le déroulé de l'opération.

PROFILAGE DES FOUS D'ALLAH

Que ce soit les frères Kouachi ou Coulibaly, aucun de ces trois là n'était étranger aux policiers. Mais alors me direz-vous comment ces trois continuaient à se promener dans la nature sans être inquiétés?

Certes on ne peut mettre un policier derrière chaque individu mais ils étaient fichés aux États- Unis et leur nom figurait en bonne place sur la liste noire de la CIA au lendemain du 11 septembre. Alors comme l'a mentionné Manuel Valls, il y a bien eu une faille dans notre système ouvrant une brèche gigantesque à l'insécurité qu'il faudra à tête reposée colmater. Comment alors ces deux frères , orphelins d'émigrés d'Algérie , francisés ont-il basculés dans l'islamisme radical? Puis comment Amédy Coulibaly qui affichait un parcours judiciaire de plus de 26 ans de peine effectuées seulement au tiers était toujours dans la nature ?

$**Les frères Kouachi de la délinquance au terrorisme

Bien qu'il soit le plus jeune des deux frères de deux ans, Chérif apparait comme le meneur du duo et aura toujours l'ascendant sur son frère. Né un 29 novembre 1982 dans le X ème arrondissement de Paris et Saïd le 7 septembre 1980 , ces derniers sont les aînés d'une fratrie de quatre enfants d'origine algérienne dont un autre garçon et une fille. Orphelins très tôt ils sont placés par les services sociaux de 1994 à 2000 dans un premier temps dans un établissement à Treignac (Corrèze). Saïd passe et obtient un CAP , puis un BEPC d'hôtellerie; Chérif lui opte pour un brevet d'éducateur sportif et appartient à l'équipe locale de foot qui représente son unique passion et combat d'attaquant... sportif. Élevés ensuite dans un foyer de Rennes les deux frères sont très soudés entre eux à défaut d'avoir une vraie famille . Mais Chérif est énergique et curieux d'aller voir ailleurs ce qui s'y passe. Il décide alors de monter à Paris où Saïd le suit . Ils échouent dans le XIX ème arrondissement de Paris où ils sont alors hébergés par un français converti à l'Islam. Chérif devient livreur de pizzas, commence à fréquenter le milieu du rap et vit dans la l'impulsion. Pas simple de vivre à Paris . Il développe alors de très mauvaises fréquentations. Devient violent et sombre dans la délinquance où ses journées alterneront entre vols, trafics en tout genre et drogue. Influencé par la religion de leur hôte, ils fréquentent avec Saïd en 2003 la mosquée Add' wa , dans la rue de Tanger , près du métro de Stalingrad où la rencontre avec Farid Benyettou se prévalant prédicateur pour les jeunes sera déterminante pour Chérif en matière d'endoctrinement. Ce dernier qui dirige la filière djihadiste dite des "Buttes Chaumont" dont le but est de rejoindre la filière irakienne d'Al Qaïda dirigée à l'époque par Abou Moussa, l'initie alors entre 2003 et 2005 au djihad à travers des K7 Vidéo mais aussi de contacts qui lui enseignent le maniement des armes . Chérif radicalisé désormais prend l'appellation d'Abou Issen. Sportif dans l'âme et pour que faire ce peut, ce dernier suit un entraînement de Commando dans le parc des Buttes-Chaumont. Mais alors qu'il s'apprêtait à rejoindre la Syrie avec quelques comparses de la filière des Buttes-Chaumont, il est interpellé en 2005 et est incarcéré à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis ( Essonne) pendant dix neuf mois où il y fait la connaissance d'Amédy Coulibaly qui a pris un an pour trafic de stupéfiants et Djamel Beghal .Ce dernier surnommé encore Abou Hamza qui a des connexions avec des mouvances proches de Ben Laden et est rompu à l'entraînement spartiate des camps afghans purgeait dix ans pour un projet d'attentat contre l'ambassade Américaine à Paris en 2001. Le courant passe vite entre les deux d'autan qu'ils semblent avoir de nombreuses affinités. Le 14 mai 2008, Chérif va écoper une nouvelle fois de trois ans de prison dont 18 mois avec sursis suite au verdict rendu à Paris dans le procès des "Buttes Chaumont". Saïd, lui sera mis en garde à vue mais libéré. Est-ce que cette incarcération a fait méditer Chérif sur son affect à l'adrénaline perturbé, et lui a donné l'envie de se " ranger" ? Il n'empêche que moins d'un an après lors de sa sortie de prison , il rencontre une jeune marocaine Izzana Hamyd , animatrice dans une crèche de Gennevilliers qu'il épouse le 1er mars 2008 . Le couple s'installera définitivement à Gennevilliers . A son contact sa jeune épouse qui était musulmane pratiquante a aussi épousé sa doctrine en portant désormais le niqab et abandonnera bientôt son emploi. Saïd quant à lui , est employé à la mairie de Paris où il s'occupe du tri sélectif d'où il sera renvoyé d'ailleurs pour " endoctrinement".

En 2010 Chérif entreprend plusieurs voyages dans le Cantal , à Murat, rencontrant tantôt Beghal qui est assigné à résidence pour avoir aidé à la préparation de l'évasion d'un autre radical islamiste Smaïn Aît Ali Belkacem condamné lui en 2002 à perpétuité pour sa participation dans l'attentat du RER du Musée d'Orsay en octobre 95; tantôt deux autres djihadistes salafistes Ahmed Laidouni et Farid Melouk. Cette fois Chérif est dans le collimateur de la SDAT et rejoint la fameuse " liste noire" américaine mise sur pied après les attentats du 11 septembre. Toutefois placé en garde à vue et malgré ses revendications d'appartenance à Al Qaïda Yemen , d'avoir effectué avec son frère Saïd ( qui vivait avec sa femme Soumya épousé en 2012 à Reims , ville où résidait aussi leur soeur Aïcha mariée à un français converti) quelques entraînements à Shir, un des hauts lieux du Salafisme , d'avoir à son actif des contacts avec Salim Benghalem , un des plus radicaux de l'État islamique Syrien mais aussi avec Al Hakim, un franco Tunisien en connexité avec le GIA algérien (appartenant à la filière Al Takfir Wal Hijra prônant le courant de pensée Sunite de l'Islam radical qui a pour démarche la dissimulation de ses idées et de les faire accepter par la violence le moment venu afin de rejeter par la religion la société où se trouve le djihadiste) ...Chérif est quand même libéré et obtiendra un non lieu rendu par le parquet le 26 juillet 2013.

Concernant Amédy Coulibaly, d'origine malienne, naît un 27 février 1982 à Juvisy-sur-Orge près de la Grande Borne, il grandit à Grigny. Identifié sur les lieux de la fusillade de l'épicerie cacher de la Porte de Vincennes grâce à sa cagoule permettant de séquencer son ADN et d'une douille de calibre 7-63 qui permettrait aux dernières nouvelles le rapprochement du calibre avec celle blessant un jogger à Fontenay-Aux Roses , ce dernier était bien le troisième homme que recherchait les Forces policières et militaires dès le début de la traque des assassins. Il est le seul garçon issu d'une fratrie de 10 enfants . Mais malgré une enfance somme toute" normale" entouré de ses parents, il comptabilise quand même 23 ans de condamnations dont il n'a fait que le tiers. Sa scolarité effectuée en collège est médiocre .Toutefois il obtient un BEP d'installateur en équipement électronique. A 17 ans, son comportement change radicalement. Le décès de son père lors d'un de ses nombreux séjours en prison n'arrangera rien. Car dès l'âge de la majorité , son besoin de reconnaissance et de " toute puissance" confortant un besoin viscéral d'enfreindre la loi lui permettent de revendiquer un lourd passif de braqueur armé. En effet en 2001, il prend trois ans ferme dont deux avec sursis par le tribunal d'Évry, puis la même année à quatre ans dont deux avec sursis toujours pour "vols aggravés". En 2002 ce seront douze mois dont neuf avec sursis pour les mêmes faits auxquels il faut ajouter le recel. En 2004, il est encore renvoyé devant la Cour d'Assises des mineurs du Loiret où il est condamné avec deux complices à six ans de prison pour vol à main armée dans une agence bancaire BNP pour un butin de 25 000 Euros. En 2005 le tribunal correctionnel de Paris le condamne à trois ans d'emprisonnement pour "vol aggravé, recel et usage de fausses plaques d'immatriculation". En 2007 il prend dix-huit mois pour trafic de stupéfiants .Pourtant entre temps de novembre 2008 à septembre 2009 le système de suivi carcéral lui avait trouvé un contrat de professionnalisation en alternance chez Coca-Cola. Un article paru en juillet 2009 dans le quotidien du Parisien croque son portrait car il faisait parti d'un contingent de jeunes " méritants qui voulaient s'en sortir" et qui seront reçu à l'Élysée par le Président de l'époque Nicolas Sarkosy dans le cadre de sa politique Emploi-Jeunes. A cette époque il vivait déjà avec une jeune femme, Hayat Boumeddiene ,semblant avoir totalement épousé sa cause et spécialisée dans le tir à l'arbalète . Il l'épouse le 5 juillet 2009 . Cette dernière est actuellement recherchée activement par toutes les polices du monde. Coulibaly fréquentait aussi comme son "pote" Chérif Kouachi une fois par mois Djamel Beghal et ses amis salafistes à Murat dans le Cantal. Moins d'un an plus tard il continuait son trafic de cartouches qu'il revendaient un Euro pièce. La police en avait découvert 240 de calibre 7_62 ainsi que de nombreuses munitions de fusil d'assaut de type Kalachnikov. Le 22 mai 2010, il était encore une nouvelle fois mis en examen et incarcéré pour une peine à purger de 5 ans concernant le projet d'évasion de Belkacem , contrairement à Chérif Kouachi avec lequel il nourrissait des liens étroits ( leurs femmes pouvant se téléphoner elles aussi plus de 500 fois par jour) et dont l'implication n'ayant pu être caractérisée par la justice a bénéficié lui d'un non lieu .

LOUISE DE LOU

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I: LA FRANCE DANS L'OEIL DU CYCLONE

II: MARIANNE SOUS PERFUSION

Publié dans DROIT-TERRORISME

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