RACISME " ANTI-BLANC": LE FACTEUR CHEVAL...

Publié le par lou-de-louise

12 septembre 2010, 5H40: à la station Strasbourg Saint-Denis sur la ligne 4 en direction de la Gare du Nord,Térence Cheval, un quidam comme un autre attend patiemment le premier métro sur le quai au milieu de la France laborieuse qui se lève tôt mais aussi des noctambules qui eux, vont se coucher...lorsqu'il est approché et insulté gratuitement par un individu qui le traite après lui avoir demandé une cigarette,  de " sale français", de " gewer" ( en arabe), " je vais te planter". Térence Cheval surpris par tant d'agressivité et qui en outre n'avait pas de cigarettes , lui demande de se calmer et chacun semble passer son chemin.

Mais il n'en est rien car Térence Cheval aperçoit à nouveau l'individu qui entre temps s'était accoquiné à un autre et fondent sur lui de concert . Le premier homme lui assène un violent coup de poing et plusieurs coups de pieds. Cheval se défend en jetant au sol son premier agresseur mais le deuxième arrive alors par derrière et lui porte à son tour de violents coups à la tête avec un objet contondant, lui occasionnant une blessure au visage de 15 cm de long sur trois cm de profondeur tout en l'invectivant aussi de "sale blanc, sale français, je vais niquer ta mère ", des termes à connotation raciste , laissant Cheval dépenaillé et baigner dans son sang sur le quai.

Malgré la fréquentation du quai par une France anesthésiée de si bon matin et des agents de la RATP appartenant à société EFFIA, qui ont si valeureusement et courageusement déclaré forfait dans le sauvetage , déclarant aux enquêteurs "que leur chef leur interdisait d'utiliser leur portable dans l'exercice de leurs fonctions" (mais certainement pas de prendre l'initiative de demander celui alors d'un usager!!!) Cheval ne doit son secours qu'à une brave mère courage qui appelait alors les pompiers.Transporté à l'hôpital Lariboisière Térence Cheval dont la blessure aussi profonde suivant le diagnostic des médecins en charge de l'expertise à l'Hôtel Dieu aurait pû atteindre la jugulaire et par conséquent lui coûter la vie, écopait en outre de trois points au menton, de trois au cuir chevelu et d'une ITT de 39 jours. En outre ce dernier dont un canal salivaire a été touché a dû être opéré plusieurs fois.

Lors de l'enquête, la video récupérée dans le métro mettra en exergue queTérence Cheval avait été repéré et qu'à l'issu du premier contact avec son premier agresseur, il avait été suivi par les deux individus . On peut d'ailleurs voir à cet effet sur la vidéo des individus sur le qui vive, tournant la tête de part et d'autre afin de vérifier leur environnement , se séparant une première fois pour mieux se retrouver et attaquer leur proie.

Ce sont pour ces faits consternants et d'une grande violence qualifiés par réquisitoire introductif du 24/09/2010, puis supplétif du 17/03/2011 "d' homicide volontaire sur la personne deTérence Cheval, de non assistance en personne en péril ( on eût aimé aussi voir renvoyés sur les bancs du TGI les agents de la RATP en poste ce jour là) , de vol dans un lieu destiné à l'accès à un moyen de transport collectif de voyageurs au préjudice de Térence Cheval, des faits à nouveau requalifiés en date du 20 mai 2011 " de tentative d'homicide volontaire aggravé par la réunion et l'appartenance ou non appartenance , vraie ou supposée de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée , ... de violences volontaires ayant entraînées une ITT supérieure à 8 jours sur la personne de Térence Cheval, en l'espèce 39 jours exactement... commis avec une arme : tesson de bouteille ... ", qu'Arnaud Gelder, l'agresseur à l'objet contondant (son comparse ayant soi-disant disparu dans la nature) était renvoyé ce 26 avril dernier ( après un premier renvoi du 26/10/2012 car jugée affaire sensible) devant la 13 ème Chambre correctionnelle du TGI de Paris.

 

Alors à quoi peut-on relier une telle violence et une telle haine de l'autre jusqu'à vouloir attenter à sa vie?

A un mal être qui est le lot en 2013 d'une frange considérable de jeunes des banlieues? A des traumatismes trangressés en agressivité compulsive et jamais larvés qui conditionnent son futur en devenir? Au rejet de l'origine de son père jusqu'à vouloir en changer et en faire un problème personnel car Djender revendiquait par contradiction une origine arabe lors d'une première confrontation le 11 mai 2011 alors qu'on lui présentait une photo le représentant et s'était exclamé: " c'est un arabe!!!" ? un rattachement ethnique qui avait beaucoup surpris d'ailleurs les magistrats. Ou bien encore de refuser de se sentir bien dans le cocon protecteur d'une famille? .

 

Allez savoir !!! Ceci n'excusant certainement pas cela. 

 

Il n'empêche qu' à 28 ans Arnaud Djender a un cursus de délinquant violent.

 

Né un 3 octobre 1984, d'un père , Alain Djender , d'origine Kabyle et d'une mère Murielle Defrène, née sur le territoire français, Djender a perdu un frère à l'âge de trois ans et a une soeur plus jeune prénommée Amélie.
En matière de scolarité , elle semble en dents de scie. On le trouve à partir de 1997 tantôt sur les bancs de l'école primaire Voltaire de Drancy, puis sur ceux de l'école publique élémentaire Roger Salengro, de l'école Paul Bert pour finir par entreprendre des études de cuisinier à l'école des Métiers de la table à partir de 2000 jusqu'à 2002 . Concernant son pédigree judiciaire ce dernier n'en est pas à son coup d'essai puisque son casier porte quelques sept condamnations pour des faits de violence , d'outrages et rébellion, escroquerie, recel et vol aggravé et de stupéfiants( cannabis) dont une pour des faits analogues le 11 juillet 2008 où il a été condamné à deux mois ferme de prison .

Concernant l'Affaire Cheval , après enquête il sera mis en examen, sera interpellé à son domicile de Livry Gargan le 17 mars 2011 à l'heure du laitier où seront découverts les vêtements qu'il portait lors de l'agression puis mis en garde à vue,   en examen écopant dans la foulée d'un mandat de dépôt et sera incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis.

Si ce procès eu pû être considéré comme une affaire courante en matière de délinquance avérée, force est de constater que celui-ci est une première dans les annales judiciaires. En effet pour la première fois un individu se revendiquant arabe, ayant proféré des menaces , exercé des violences voire perpétré une tentative d'assassinat à l'enconcontre d'un autre individu ressortissant de l'hexagone, était renvoyé devant une juridiction pour des faits de racisme, corroborés par le témoignage objectif de personnes ayant entendu les insultes .

 

Ainsi dans ce contexte si positivement innovant, la LICRA saisie à l'inititiative de la victime , s'est constituée pour la première fois partie civile.

 

En effet cette association fondée en 1927 , dotée du statut consultatif auprès des Nations-Unis et du Conseil de l'Europe se place, selon son président Jakubowicz , un avocat aux barreaux de Lyon et de Paris qui vient d'être reélu pour trois ans, "en dehors de toute poilitique et de toute tendance philosophiques et confessionnelles. Car la Licra a toujours combattu le

racisme sous toutes ses formes , l'antisémitisme , la xénophobie , l'intégrisme et les discriminations quelles qu'elles soient"

Au vu de l'augmentation de 23% d'actes racistes et de 58% d'actes antisémites en 2012 , la Licra décidait d'ailleurs lors de son congrès des 23 et 24 mars derniers de faire de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme, sa grande cause nationale . Pour ne pas déroger à cette feuille de route, Mario-Pierre Stasi , représentant la Licra au niveau juridique dans le procès Cheval contre Djender, a conforté dans sa plaidoirie l'importance de sa saisine , stipulant que " le dossier qu'il défend est celui classique en matière de racisme et que " le délit de racisme est avéré dans les menaces notamment  de Djender à l'encontre de Cheval " je vais ou j'aurais dû te planter, puis à travers ses insultes:" sale français, sale blanc"...Pour Maître Stasi il n'y a pas matière à faire de distinction sur la couleur de peau, ni sur un type particulier relatif à une ethnie quelle qu'elle soit, arabe, noire ou jaune.Tout traitement en matière de racisme doit-être identique: que ce soit un blanc , un noir ou autre. De plus "l'on constate l'existence de circonstances aggravantes car Djender était partie à la recherche d'une proie, de sa proie".

Quant au ministère public, horrifié par une telle vindicte après avoir rappelé qu'Arnaud Djender comparaissait libre, ayant frôlé toutefois les Assises pour tentative de meurtre , la procureur demandait une peine de quatre ans de prison ferme dont une avec sursis assortie d'une mise à l'épreuve en demandant à Djender de faire obligation de travailler afin d'indemniser la victime et demandait aussi un mandat de dépôt à l'issu de l'audience.

 

Un procès précurseur en matière de racisme

 

Bien que l'appellation du terme procès " anti-blanc" ne soit pas approprié car il peut renforcer une certaine connotation raciste, jusqu'à présent comme le soulignait Maître Stasi, " on n'a pas trouvé d'autre qualificatif".

Toutefois à travers ce renvoi en correctionnelle, on peut enfin constater l' évolution bien que lente de la société française qui , jusqu'à ce jour semblait considérer, de son territoire,  que la notion de racisme se fondait exclusivement sur des assertions, agressions ou autres démarches à l'encontre seulement d'un quidam de couleur ou d'une autre origine . On peut constater combien l'évaluation était réductrice. Car certes pendant longtemps les exemples nombreux comme le phénomène d'Apartheid en Afrique du Sud opposant les " Afrikaners" ( colons blancs) et les Noirs des guettos, mais aussi les Noirs aux Etats-Unis combattant très justement pour leurs droits pendant des générations, de la Guerre de Sécession à celle des émeutes de novembre de 2005 , des guerres Franco-d'Algérienne ou des Pogroms contre les Russes blancs ont servi à entretenir sur le sol français quelques clichés puisés dans une palette de couleurs ou d'origines qui aurait due être plus nuancée. En effet même si chaque pays a un fonctionnement différent la lutte contre le racisme est et doit être Universelle . En tout état de cause il n'empêche que le racisme n'est pas une affaire de couleur mais tout simplement l'affaire de tous et en ce sens un critère universel quelle qu'en soit la couleur et l'origine. Il doit être par voie de conséquences analysé, traité en ce sens et à sa juste valeur sur tout territoire considéré. Il semble que jusqu'à présent dans notre hexagone le traitement s'est effectué dans un seul sens: celui de condamnations de quidam de type indo-européen à l'encontre de gens soit de couleur , soit issus du Maghreb sans considérer qu'il existait aussi des agressions physiques ou verbales perpétrés par des noirs ou maghrébins sur un ressortissant français. Ce qui a pu être parfois assez surprenant puisque des gens noirs ou provenant du Maghreb sont francisés et ont leur passeport français. Ce qui montre une certaine erreur de définition du terme "racisme" puisque la notion d'acculturation est notoire et bien prise en compte à travers la délivrance d'un passeport.

A l'heure où le 16 mai dernier, l'Assemblée nationale adoptait le projet de loi porté par la députée rapporteur Marie-Jeanne Alfred tendant à la suppression du mot " race" il semble désormais que ce terme soit banni du dictionnaire et définisse désormais encore dans sa législation," l'exception française". Pourtant jamais un changement de terme n'a changé le comportement d'un individu encore moins son refus d'appartenir à un pays et de refuser de faire sienne les us et coutumes de son pays d'accueil en respectant les droits octroyés . Fusse-il encore qu'on ait bien expliqué à tout un chacun qu'il avait aussi des devoirs à l'encontre de ceux qui lui tendaient la main. 

il eut été assurément plus judicieux de s'inspirer du traitement apporté à la déclinaison raciale des populations vivant sur le sol de l'Oncle Sam qui revendiquent toutes fièrement le concept de race et leur appartenance , la main sur le coeur, à un même sol, une même langue, à l'intégration des us et coutumes et au drapeau étoilé des États-Unis d'Amérique . Car il faut garder en mémoire la fierté , la solidarité de toute la population américaine fondue dans une seule et même nation colorée ou pas et d'ethnies les plus diverses,  gérant, main dans la main , les attentats du 11 septembre 2001 mais surtout portant à la présidence de la République américaine , certes après de longs combats,  Barack OBAMA , un homme de race noire et fier de l'être, tout comme l'hommage de la nation , notamment de la ville de Boston , rendu à sa police lors de la traque des deux jeunes terroristes Tchétchènes. Souffrant de réminiscences il semble qu'en France certains adhérents au sol français aient préféré siffler la Marseillaise lors d'un match de football France-Algérie organisé au Stade le France le 6 octobre 2001 et continuent , encore aujourd'hui,  de combattre sans discernement les forces de sécurité qui veillent à la protection de l'hexagone.

 

Il est loin le temps ou finalement en fait si proche,  où le terme de racisme et de race apparaissaient pour la première fois en 1894 dans les écrits de Gaston Méry, un journaliste à la parole libre, puis repris et développé en 1930 par Trotsky dans son manuel traitant de la Révolution russe.

Aujourd'hui dans l'hexagone comme dans tout pays où se développe toute acculturation , l'heure doit être à la bonne évaluation et à la nécessité de porter à la connaissance de tout citoyen l'existence des valeurs , des us et coutumes qui composent tout état de droit et pour ceux qui l'ont oublié alors leur réhabilitation.

Certes la lutte contre la racisme est universel . De feu Antonio Borghès écrivain et philosophe argentin qui proclamait que "Somos todos mestizados" ( nous sommes tous des métis), jusqu'à Léon Blum , tous n'ont eu de cesse que de s'ériger contre le racisme. Ainsi en 1938 ce dernier, président du conseil , devait déclarer le 26 novembre 1938 lors du 9 ème congrès de la LICRA:

" Nous traversons à bien des égards une phase périlleuse et cruelle de l'histoire mais nous verrons d'autres jours et après nous les enfants de nos enfants et les enfants de nos petits enfants...Deux mois après les accords de Munich et deux semaines après la Nuit de cristal , ce message d'espoir avait été précédé de mots sombres sur le sort qui était réservé aux Juifs d'Europe , de paroles incisives sur la propagande raciale et raciste qui se propageait alors et de pensées lucides sur la situation critique dans lequel notre pays et le monde se trouvait....Je ne crois pas que la catastrophe de l'humanité soit irréparable. Je suis sûr que la civilisation reprendra son chemin. Une éclipse peut se prolonger, elle ne supprime pas pour cela le soleil...et bannir de soi toutes les formes mesquines et si facilement dégradantes de la crainte....".

 

Gageons que de plus en plus d' adeptes du soleil soient touchés par ses rayons et surtout par sa lumière. 

 

LOUISE DE LOU

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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