LA CORRUPTION: GRANDEURS ET MISÈRES DES ÉTATS DE DROIT: 4-LA FRANCE PAS EN RESTE...

Publié le par lou-de-louise

En matière de corruption la France n'a rien à envier à sa soeur canadienne de la "Belle Province", encore moins à sa sémillante cousine ibérique.

Même si la France a joué la carte de l'alternance politique depuis trente ans portant tantôt au pouvoir le socialisme de François Mittérand, tantôt la droite de Jacques Chirac , puis de Nicolas Sarkosy , les hommes sont allègrement passés avec leur lot d'Affaires et la corruption s'est amplifiée malgé leurs discours de République irréprochable. Car si l'hexagone possède malgré la morosité un potentiel économique non négligeable sur lequel ses partenaires peuvent compter à travers le biais d' accords bilatéraux et multilatéraux, cette dernière a fait preuve à maints égards d'un côté affairiste et affairée plus ou moins à bon escient .

En effet avec un produit intérieur brut  (PIB) de 1 996, 6 milliards en 2011, la France est un pays jouissant d'activités économiques non négligeables. Elle possède environ 1300 entreprises contrôlées majoritairement par l'État, 2 550 580 petites et moyennes entreprises ( PME) regroupant 6, 9 millions de salariés qui représentent 37, 3% du chiffre d'affaire total des entreprises et 17, 8% du chiffre d'affaire à l'exportation. Aujourd'hui les secteurs de la Défense représentent 160 000 emplois et réalisent un chiffre d'affaires de 15 milliards d'Euros dont 1/3 à l'exportation. Si en 2011 les services marchands tels les activités financières et les assurances ont constitué 56, 9% , la France a effectué 64, 8 milliards d'Euros d'investissements directs vers l'étranger , la plaçant du coup au 6 ème rang mondial en matière d'exportations avec 117 170 entreprises exportatrices en 2011 rapportant dans la balance économique 538, 2 milliards d'Euros, la majorité des exportations correspondant à des biens manufacturés, des produits agricoles, miniers et pétroliers vers la CEE, les États-Unis, la Suisse, la Chine et la Russie.

En outre la France compte actuellement 39 grands groupes répartis dans 18 activités différentes au sein de l'hexagone ou ayant des filiales à l'étranger qui représentent le 4 ème rang mondial devant l'Allemagne mais derrière les États-Unis, la Chine et le Japon et engendrent par le fait même un risque très élevé de corruption.

Ainsi dans le secteur de la Défense des sociétés comme THALÈS, EADS, MBDA, SAFRAN, DASSAULT AVIATION ou encore NEXTER représentent 32% du marché de l'exportation et en matière d'armement le coût des exportations s'est monté suivant la Direction Générale de l'Armement ( DGA) à quelques 6, 5 milliards d'Euros de prises de commandes en 2011 via l'Arabie Saoudite, le Brésil, l'Inde et la Malaisie, plaçant la France au 4 ème rang mondial derrière les États-Unis , le Royaume-Unis et la Russie. En 2012, le secteur de la Défense a injecté quelques 725 millions d'Euros dans son industrie et prévoit de la porter pour 2013 à 750 000 millions d'Euros. On constate en outre que ses équipements ont augmenté de 10% et ont été pour 2012 de 10 984 millions d'Euros.

 

Quand le bâtiment va ...tout va !!!

 

C'est dans le secteur du bâtiment notamment et un contexte de "magouilles" éhontées et affichées par la France sans vergogne , que se sont inscrites les affaires les plus retentissante de ces dix dernières années.

Ainsi en matière de Corruption dans le secteur de la contruction et des travaux immobiliers, la France avec  l'Affaire dite des " Marchés publics des lycées de l'Ile de France" a largement défrayé la chronique .

C'est ainsi que le 21 mars 2005 devant la première chambre du Tribunal correctionnel de Paris par ordonnance du 11 février 2004 des juges Armand Riberolles et Marc Brissot-Foucault suite à une information judiciaire contre X ouverte en juin 1997, quelques quarante sept prévenus et non des moindres au moment des faits étaient renvoyés pour corruption active et passive, complicité , recel de biens , trafic d'influence , sollicitations d'avantage à dépositaire de l'autorité publique dans le cadre des marchés truqués concernant la réhabilitation de quelques 471 lycées de l'Ile de France pour la période allant de 1988 à 1997 . Un pannel qui laisse songeur au vu des fonctions des "accusés" comme Michel Roussin , ex directeur de cabinet , ex Ministre de la Coopération et ancien membre de la DGSE, Michel Giraud, ex Ministre du logement et président du conseil régional d'Ile de France, Jacques Froment Meurice, issu du sérail de la diplomatie française, l'ex champion olympique Guy Drut, devenu député, Louise Yvonne Cassetta, surnommée la " cassette" du RPR mais aussi Jean-Pierre Thomas, trésorier du Parti Républicain, Gérard Pébernès, trésorier du PS qui s'était déjà illustré dans l'affaire de l'implantation des supermarchés dévoilant les fonds de financements occultes du parti, mais aussi Christine Lor, chargée de misssion à la région ou encore un élu vert Michel Donzel et les frères Sananès, les patrons de la société de conseil: Patrimoine Ingiénérie avec feu JC Méry , qui trustait tous les marchés publics ainsi que des membres des plus grands groupes du BTP français .

L'affaire prend un nouveau tour avec la nomination de Claude Annick Tissot élue nouvelle présidente de la commission des marchés du conseil régional du département des Hauts de Seine . Celle-ci constatant de nombreuses anomalies depuis 1988 dans l'attribution des marchés inhérent à la rénovation des lycées , va dénoncer en mars 1996 le processus organisé depuis 1988 par feu Pierre Charles Krieg et mettre au grand jour le Pacte de corruption correspondant à un véritable racket institutionnalisé par les politiques de toute tendance confondue via le conseil régional et les grandes entreprises. Ainsi les sociétés choisies par les frères Sananès qui percevaient lors de la sélection une commission de 1900 euros étaient toujours les mêmes . En outre lors de la répartition péexistait une méthode de préfinancement basé sur un prêt mis au point par les marchés d'entreprises et travaux publics: MTP ou METP dont pas moins de 106 ont été conclus et 1, 5 milliards de francs déboursé sur les 15 milliards qui avaient été programmés.  Ainsi Bouygue BTP, EIFFAGE, SICRA, FROUGEROLLES, GRANDS TRAVAUX DE MARSEILLES ( filiale lyonnaise) , GTM mais aussi BAUDIN CHATEAUNEUF: SAE, SPIE BATIGNOLLES, CAMPENON BERNARD ( filiale de la CGE: DUMEZ) auraient surfacturé de 2% du montant des marchés leurs prestations qui alimentaient en liquide et de la main à la main mais aussi à travers une société écran la cagnotte de tous les partis politiques. Lesquels étaient reversés aux partis politiques selon une répartition établie comme suit: 1, 2% pour le RPR et le PR; O, 8% pour le PS , les écologistes et le CDS.

Bilan juteux de cette vaste arnaque d'état et d'atteinte au devoir de probité: 50 millions d'euros soit: 53 millions de francs pour le RPR, 46, 7 pour le PS, 32, 6 pour le PR et 21 millions pour le PC.

 

Quand l'État de droit a la migraine...non la gangrène !!!

 

Que dire encore de l'Affaire Clearstream ou comment l'opiniâtreté d'un journaliste de grande investigation sur le fonctionnement des circuits bancaires d'une " Chambre de compensation": Cedel international", devenu Clerastream et d'un de ses patrons Ernest Backes,  mettra le doigt dans un engrenage politico financier où baignaient dans les mêmes eaux croupies gros groupes bancaires, mutinationales , compagnie aérienne : EADS et golden boys et services secrets . Une affaire où Backes ex numéro 3 de la société Clearstream dévoile l'existence de comptes occultes mis en place depuis les années 70 servant au tranfert d'argent de sociétés écrans. Pour ce dernier malgré le système de compensation interbancaire un système d'effacement en parallèle avait été mis en place afin d'effacer toutes les transactions bancaires. Ce qui dans le concret permettait l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent et faisait de Clearstream "la plus grande blanchisseuse du monde". En outre en parallèle se développe à l'échelon français un système de manipulation qui aurait été ourdi par l'ex président Chirac par le biais de son premier ministre de l'époque De Villepin, renvoyé en correctionnelle et blanchi " pour complicité de dénonciation calomnieuse"( confirmé pourtant par l'ex patron de la DGSE le général Rondot) à la veille des présidentielles de 2007 pour discréditer Nicolas Sarkosy en l'incluant sur des listes de personnalités qui auraient possédé des comptes bancaires et répertoriés sur des "listing".

 

Ainsi la France continue d' être empétrée dans ses affaires notamment au plus haut niveau de l'état et un travail de romain effectué par les juges dont les pressions pour en arriver à éffectuer leur travail et à des renvois en correctionnelles ont été multiples.

Ainsi après une instruction datant de 1999 et une mise en examen le 21 novembre 2007, le 15 décembre 2011, la Cour de la 11 ème chambre correctionnelle du TGI de Paris condamnait symboliquement l'ex président de la République française Jacques Chirac des faits pour lesquels il était poursuivi à savoir: " atteinte au devoir de probité et de s'être rendu coupable de détournements de fonds publics, d'abus de confiance, de prise illégale d'intérêts concernant dix neufs emplois fictifs sur vingt huit considérés ( en fait plus de 300 existants) assorti d'une peine de deux ans d'emprisonnement avec sursis". Ce qui devait porter un coup d'arrêt fatal à un véritable système qui gangrénait l'institution politique depuis plus de 30 ans créant de nombreux dommages collatéraux.

Les affaires auraient pu en rester là mais que neni.

 

Karachi : plus de défense immunitaire ?...

 

C'est ainsi qu'après avoir été étouffée jusqu'en 2004, ressurgit avec la plainte des familles des victimes le 14 décembre 2009 contre le Club politique d'Edouard Balladur, "l' Affaire Karachi". Un attentat dont Al Qaida a refusé d'endosser la paternité et a été perpétré le 8 mai 2002 dans un bus faisant à l'époque 11 morts et 12 blessés, tous des techniciens appartenant à la DCNI . L'hypothèse serait celle de représailles contre l'État français face au refus de paiements par le gouvernement de Jacques Chirac de commissions mais seraient en fait des rétro-commissions ayant servi à alimenter la campagne électorale du candidat Balladur , confirmées par le Rapport en 2002 de Claude Thévenet, un ancien de la direction de la surveillance du territoire et de Gérard Philippe Ménayas, directeur de la DCNI. L'instruction confiée au juge Van Ruymbèke va s'orienter alors vers le volet des montages financiers et des rétro-commissions, ces sommes d'argent versées toujours en liquide, transférées à une banque située dans les paradis fiscaux et retournant à l'acheteur ou à l'importateur après la transaction initiale.

Celui-ci va dévider la pelote depuis 1991 sur les négociations concernant des contrats d'armements et des liens faisant apparaître des " pactes " à travers des réseaux structurés de lobbyistes, d'agents et de décisionnaires politiques avec en toile de fonds occultes , des flux financiers en liquide circulant à travers une nuée de paradis fiscaux : du Luxembourg via  l'Ile de Man, des Iles Vierges Britanniques, du Liechtenstein , de Suisse mais en parallèle de ceux autorisés et visant aux financements de campagnes électorales.

Des rétro-commissions concernant tout d'abord la vente par la France à l'Arabie Saoudite des Frégates de Taïwan portant sur 11 milliards de francs dont 3 milliards se seraient évaporés dans la nature mais qui auraient permis à l'intermédiaire de la transaction, l'homme d'affaire Andrew Wang de toucher 20, 8% du contrat global de la transaction.

Puis celles provenant de la vente de trois sous marins au Pakistan en 1994 vendus par la DCNI par le biais des contrats Agosta d'un montant de 5, 5 milliards de francs dont 84 millions d'Euros en marge du contrat dont les intermédiaires , deux hommes d'affaires Libanais: Ziad Takkiedine et son associé Abdhul Rahman El Asir ( beau-frère d'Adhan Khashogi) sont proches d 'Edouard Balladur et de l'ex président du Pakistan Zardari.

Enfin les commissions liées au contrat Sawari II baptisé " Opération Bravo" et la vente par la france à l'Arabie Saoudite de plusieurs frégates encore d'un montant de 3 mllliards d'euros dans lequel on retrouve encore l'intermédiaire Takkiédine mais aussi Jacques Douffiagues, à l'origine du contrat, ami de François Léotard, ministre de la défense de 1991 à 1993 mais aussi des intermédiaires tels A Guelfi ( Dédé la Sardine), feu Hariri, Kashoggi, Léandri ou Traboulsi.

Pour couronner la situation en septembre 2011, la princesse Hélène de Yougoslavie, révèle que son ex mari Philippe Gaubert, adjoint de Nicolas Bazire ex directeur de campagne et de cabinet d 'Edouard Balladur à Bercy de 1993 à 1995 a effectué de fréquents voyages en Suisse avec son ami Ziad Takkedine pour aller chercher des espèces qui se monteraient à 71 , 7 millions de francs et remises à Nicolas Bazire . Puis évoque en juin 2012 le lien de son mari avec Edourd Balladur ainsi que de l'implication de la Banque Crédit du Nord ( Boulevard Haussman) qui aurait reçu jusqu'à 15 millions de fonds en espèces. Fin 2011 Takkedine, Bazire et Gaubert sont mis en examen pour " blanchiment aggravé". En octobre 2012 l'ex trésorier de campagne d'Edouard Balladur René Gally-Dejean explique au juge que les sommes versées en liquide étaient créditées directement sur le compte de campagne et sans accord par Edourd Balladur et son directeur de cabinet Bazire.

En outre dans un Mémorendum de dix sept pages daté du 28 avril 2008, Gérard Philippe Ménayas , ancien directeur financier de la Direction des Chantiers Navals  ( DCN) rebaptisée en 2007 après son rapprochement avec Thalès, dénonce " la corruption organisée et validée par l'Etat français inhérente aux contrats de ventes d'armes à l'étranger et des commissions versées en marge des marchés militaires et des soupçons de financements occultes via les campagnes électorales ainsi que les méthodes employées à travers la création en septembre 1994 de la société luxembourgeoise Heine dirigée par Jean-Marie Boivin , qui aurait été crée pour rémunérer les intermédiaires dans un premier temps via des commissions légales sur des comptes de dépôts luxembourgeois et irlandais , puis à travers des rétro-commissions sur des comptes de dépôts aux Iles caïman, de Man et aux Bahamas. Une situation dans laquelle ce dernier mettrait en cause Nicolas Bazire et Nicolas Sarkosy , ministre du Budget à cette époque.

Une corruption qui s'est encore généralisée à travers la création de la société Eurolux en 2000 et gérée par Jean-Pierre Perrier, dirigeant de Thalès ; ce dernier mettrait en cause Charles Millon , ex ministre de la Défense.

Ménayas évalue à 800 et 900 millions d'Euros le montant des commissions baptisées FCE ou " Frais commerciaux exceptionnels" payés soi disant par la DCNI entre 1991 et 2002 aux intermédiaires chargées de les reverser aux décideurs étrangers corrompus.

En outre ce dernier se répand sur de nouveaux contrats d'armements qui auraient été signés notamment avec l'Inde, labellisé contrat VISHNOU liant ,selon ses dires, les flux financiers français à ceux des sociétés mauritiennes International Trust LTD, Valmet Mauritius LTD à divers hommes politiques indiens et mauriciens. Mais aussi avec le Chili qui aurait acheté en 1997 à la France deux sous-marins Scopène pour un montant de 2, 4 milliards de francs dont l'intermédiaire principal proche du général Pinochet aurait touché 5% du montant du contrat.  Enfin avec le Koweit auquel la France aurait livré en 1995 des patrouilleurs pour un coût de 2, 4 milliards de francs fabriqués non par la DCN mais par les Constructions Mécaniques de Normandie détenues à l'époque par l'homme d'affaire libanais Iskandar Safa, un proche de Charles pasqua et Jean-Charles Marcchiani.

De plus Gérard-Philippe Ménayas stipule que ces méthodes ont été employées malgré la loi de 2000 de l'OCDE en matière d'anti-corruption mais qu'en 2002 un certain nettoyage s'est quand même opéré au sein de la DCNI ; qu'Eurolux s'est alors dotée d'une autre société à Malte: la GIFEN et que Jean-Marie Boidin qui réclamait 8 milions d'Euros " pour bons et loyaux services"  aurait après moultes pressions subies tout azimuth trouvé un "arrangement" avec la DCNI.

 

Ainsi voguent les bateaux ...transbordant leurs lots d'Affaires...

 

 

LOUISE DE LOU

 

 

 

 

 

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